DJERBA (ou Jerba)
PRESENTATION GENERALE:
Ile du Sud de la Tunisie située dans le Golfe de Gabès (ou petite Syrte). Sa superficie reste modeste : 514 km2.
Djerba se situe à environ 50 Kms au Nord de Médenine, entre les péninsules de Jorf et de Zarzis. L’île appartient au gouvernorat de Médenine. Elle est séparée du continent par un bras de mer, le canal d’Ajim, large de 2 Kms seulement. L’île est rattachée au continent depuis l'époque romaine par une chaussée longue de 7 Kms, el Kantara, qui relie son extrémité sud-est à la péninsule de Zarzis. Au Nord-Ouest des bacs et des ferries assurent la traversée entre Adjim et Djorf. L’île est plate (altitude inférieure à 100 m). Elle culmine à 55 m au niveau de la colline de Dhahret Adloun. Les côtes qui s’étendent sur 125 kms sont sableuses. Son climat est subdésertique. Précipitations : 200 mm/an.
MoODELE INSULAIRE : tructure radioconcentrique. A partir de Houmt Souk s’étire à l’Est un long ruban (30 Kms) d’implantations hôtelières et de résidences secondaires jusqu’à Midoun et Aghir. Ailleurs les densités sont plus faibles.
Djerba, était vraisemblablement habitée déjà avant l’ère néolithique, peuplée par des primitifs souche méditerranéenne.
Depuis la haute antiquité, l’île de Djerba était une terre d'accueil connue. Elle avait reçu moult visiteurs : Grecs, Phéniciens et autres. Mais le plus célèbre fut le roi d'Ithaque, Ulysse. Celui-ci, ballotté par une tempête, découvrit au 8ème siècle av. J.C., fortuitement, l'île enchanteresse des Lotophages.
Cette histoire est longuement et savoureusement contée dans l'Odyssée par le grec Homère:
"Poussé par les forces du dieu Eole, Ulysse tira les nefs fatiguées sur le sable fin de l'île des Lotophages. A peine arrivé et débarqué, et après avoir satisfait faim et soif, Ulysse envoie des hommes reconnaître les lieux. Mais a peine en chemin, ses envoyés se lient avec des Lotophages qui, loin de méditer le meurtre de ces étrangers, leur servent du lotos.
Et aussitôt qu'ils eurent mangé de ce fruit, quelques uns oublièrent tout ce qui n'était pas cette île. Ulysse eut du mal a rassembler ses marins mêlés à la population de île car, sitôt que l'un d'eux goûtait à ces fruits de miel, il ne voulait plus rentrer ni donner de nouvelles. Ulysse dut les ramener de force, tout en pleurs, et les mettre aux chaînes, allongés sous les bancs au fond de leur vaisseau. Puis il fit rembarquer ses marins fidèles. Pas de retard! A bord! s'écria Ulysse, le rusé, qui craignait qu'à manger de ces fruits, les autres - les fidèles - n'oubliassent aussi le jour du retour".
Entre le 8eme siècle av. J.C. et l'ère chrétienne, île des Lotophages fut fréquentée par une multitude de visiteurs. Parmi les plus connus, on peut citer le navigateur Pseudo Scylax qui explora au 5eme siècle "le golfe de Syrte et île - jardin des hauts fonds". Au 4eme siècle, l'historien grec Hérodote, qui séjourna chez Garmantes et les Libons, parla dans ses récits des Lotophages... Au 3eme siècle av. J.C., l'observateur Polybe donna des détails précis sur cette île qu'il désigna, cette fois-ci, par le nom Meninx que les Carthaginois donnèrent a cette île dépourvue de sources et de rivières. D'origine phénicienne, ce toponyme Meninx, qui dérive du mot "me-nages" - signifie "manque d'eau". Île garda cette appellation punique, Meninx, jusqu'au 3eme siècle ap. J.C. A cette époque, romaine, elle prit le nom de DJERBA, vocable qui dérive de Girba, un lieu-dit antique situe près de la forteresse et du port de Houmt-Souk.
Or, très tôt, île de Djerba connut le développement de plusieurs activités qui faisaient non seulement la richesse de sa population, mais aussi sa renommée. Ainsi, au 3eme siècle av. J.C., les Carthaginois qui connaissaient, comme leurs ancêtres les Tyriens, le murex, surent-ils utiliser ce coquillage a la chair rouge, très abondant jadis sur île, afin d'en extraire le pourpre.
D'ailleurs, la cape de pourprede Djerba, symbole de la dignité, fut longtemps réservée et portée uniquement par les empereurs et les hauts dignitaires théocrates et aristocrates.
Sous les Carthaginois, île connut un sort heureux; mais avec la fin des guerres puniques et la destruction en 146 av. J.C. de la splendide cité de Carthage, île fut abandonnée momentanément par les Romains.
Vers le 1 er siècle l’île connut un nouvel essor et retrouve son rôle économique d'antan. En effet, dès le 2ème siècle ap. J.C., des commerçants et des colons romains s'installèrent sur île qui devint rapidement une importante place de négoce et de commerce et un vaste entrepôt d'huile d'olive et d'autres produits: ivoire, plumes d'autruche, or, peaux en provenance des pays du sud du Sahara...
Avec le 7eme siècle, les Byzantins oppresseurs et champions des discussions interminables, aux prétextes les plus futiles, furent chassés et remplacés par les cavaliers arabes porteurs d'un nouveau message : l'Islam. La nouvelle et brillante civilisation arabo-musulmane modifia complètement les structures existantes à Djerba.
Des lors, île, qui cessa d'être une plaque tournante, vit peu à peu l'importance de ses activités commerciales changer, voire même diminuer, alors qu'elle connut, en même temps, un important brassage de races
Pendant tous ces siècles, île fut harcelée par les attaques et les agressions permanentes d'assaillants et d'envahisseurs venus de l'extérieur : les Fatimides de Kairouan, les Bédouins de Beni Hilal, les Germains et les Normands de Sicile, les Aragonais, les Chevaliers de Malte, les Génois, les Espagnols en lutte contre les Turcs, les nomades voisins et, enfin, les corsaires dont les razzias balayèrent les côtes de l'île, à partir du 14ème jusqu'à la fin du 18ème siècle. Cet épisode douloureux fut le plus meurtrier de toute l'histoire de Djerba, pourtant riche en événements tragiques.
Pendant toute cette période, l'insécurité fut telle que la population abandonna toutes les fameuses cités antiques situées sur la côte. Ces célèbres agglomérations entrèrent désormais dans une irrémédiable décadence, puis dans l'oubli et, enfin, dans un silence absolu.
Comme pour toutes les îles de la Méditerranée, la mer a joué le rôle d'élément répulsif. Les Djerbiens ont reflue vers l'intérieur, se groupant dans leurs "châteaux", dans leurs menzels fortifiés, afin de pouvoir mieux résister a la horde des envahisseurs venant de la terre ou de la mer.
Cependant, nombreux sont à Djerba les sites archéologiques vides et pourtant vivants, comme celui de la célèbre cité de Meninx. Avec tant d'autres, ces monuments historiques charment ceux qui veulent retrouver le cadre quotidien de la vie antique de l'île.
Rien de plus intéressant et de plus enrichissant, de ce point de vue, qu'une promenade à travers des ruines dévastées, certes, mais qui pressentent les vestiges de toutes les civilisations anciennes juxtaposées a savoir: punique, romaine, byzantine et islamique. Parmi les vestiges, on remarquera, prés du rivage, jonchant le sol, les colonnes et les chapiteaux en marbre blanc, granit rouge ou gris et porphyre vert, et les débris du fort beau fronton d'un gigantesque temple.
D'autres détails rappellent ce que fut, à l'époque, le luxe et la prospérité de la cite Meninx: des énormes citernes, des thermes, des basiliques et des demeures somptueuses, dont le sol est revêtu de très belles mosaïques portant signes et symboles de toutes les croyances d'alors.
Il y a aussi les cimentiers souterrains où se situent les caveaux funéraires des Carthaginois, les épitaphes et les catacombes de l'époque romaine, dont l'intérieur est orné d'une décoration fort belle... Bref, tous ces sites archéologiques constituent un ensemble qui fait la gloire des cités anciennes et l'orgueil de l'histoire de l'île de Djerba.D'autant qu'il s'agit d'un patrimoine culturel intéressant, tant au regard de l'histoire de l'humanité que des civilisations d'un passe lointain et oublié.
Une dernière constatation : l'architecture classique de île L'architecture étant l'amie et l'alliée du tourisme, il est conseillé d'aller visiter les édifices religieux et culturels de l'île : mosquées, mausolées et aussi les magnifiques menzel.
Guellala capitale de la poterie, son nom dérive d'Iqellalen appellation berbère, ce petit village de l'île de Djerba est à 19 km de Houmt-souk capitale de l’île. Ce Petit village rendu célèbre par ses ateliers de poterie avec son argile extraite aux abords. Le sous sol de Guellala alimente depuis des millénaire cette région en argile.
La poterie à Djerba, à Guellala en particulier, est sûrement l’une des plus anciennes du bassin méditerranéen, autrefois truffé d'ateliers de poterie à demi enfouis dans le sol. Le village a compté jusqu'à 400 potiers, il n'en reste plus qu'une trentaine qui continue à fabriquer les grandes jarres dans lesquelles on stockait autrefois les denrées ou les gargoulettes utilisées pour la pêche au poulpe. L'art de la poterie tournée fut introduite dans l'île par les Phéniciens.
La poterie faîte à Guellala est caractérisée par son fond jaune et par ses formes et ses motifs géométriques ou figuratifs tracés au vert-de-gris du cuivre. Les lampes et les plats à couscous, entièrement enduits d'un vernis vert sont très célèbres. Les potiers et faïenciers de Guellala maintiennent une tradition millénaire.
Aujourd'hui les artisans, installés à l’air libre, façonnent, sous les regards admirateurs des visiteurs du village, des œuvres originales, tel le célèbre "chameau magique" de Guellala : creux à l’intérieur et doté de deux orifices par lesquels il est possible de le remplir d’eau, il ne la laisse couler que par un troisième orifice ; son secret de fabrication, gardé jalousement par les potiers de Guellala, se transmet de père en fils.Le combustible reste le bois de palmier.
Du centre ville de Guellala et sur la route qui conduit vers El Kantara, on peut découvrir un site magnifique sur une petite colline « Le village Berbère », tout est en plein air. Ce site est une représentation d'un village à l'époque de nos ancêtres les Berbères. Le propriétaire, de la famille Ben Youssef de Guellala, nous a réservé un accueil chaleureux digne des habitants de ce village (Guellala), il nous a montré les activités que les habitants de cette région exerçaient dans le beau vieux temps. Monsieur Ben Youssef nous a expliqué la fabrication de la poterie en nous faisant une démonstration qui a révélée son habilité et ses talents dans l'art de fabrication de l'argile tournée, cette méthode traditionnelle est transmise de père en fils sur plusieurs générations. Il nous a permis aussi de prendre quelques photos et avec son autorisation je me permets de les mettre dans ce site. Si vous êtes de passage dans ce coin n'hésitez pas à faire un détour pour visiter cet endroit parce que ça vaut vraiment la peine d'être vu.
Ce musée contemporain à ouvert ses portes en 2001. Les visiteurs peuvent apprécier les costumes traditionnels (hommes et femmes) de plusieurs région de l’île. Comme on peut admirer les ateliers de tissage, de tapisserie, de poterie etc.. Devant le musée on trouve un café, restaurant, et des boutiques de souvenir. Dans cette grande terrasse on peut observer un couché de soleil magnifique.